Le portage salarial séduit un nombre croissant de freelances et de consultants indépendants, attirés par la sécurité du statut de salarié tout en conservant leur autonomie dans la gestion de leurs missions. Toutefois, lorsque la société de portage salarial traverse une crise financière majeure et se retrouve placée en liquidation judiciaire, la situation peut rapidement devenir délicate pour les salariés portés, mais aussi pour les clients et partenaires.
La cessation d’activité d’une entreprise de portage peut questionner notamment sur les droits à l’assurance chômage. Dans bien des cas, cela s’accompagne d’un licenciement économique, une procédure qui, au-delà de ses aspects juridiques, représente souvent un véritable bouleversement personnel et professionnel.
Découvrez en détail ce qu’implique la liquidation judiciaire d’une société de portage, ses conséquences concrètes pour les salariés portés et les solutions à envisager pour rebondir efficacement.
La liquidation judiciaire est une procédure collective prononcée par le tribunal de commerce lorsqu’une entreprise ne peut plus faire face à ses dettes et qu’aucun redressement n’est possible. Elle vise à vendre les actifs de la société pour rembourser, dans la mesure du possible, les créanciers, puis à fermer définitivement l’entreprise.
Dans le cas d’une société de portage salarial, la liquidation judiciaire entraîne l’arrêt immédiat de toutes les activités : missions interrompues, contrats suspendus, sort incertain pour les consultants portés.
Plusieurs facteurs peuvent conduire une société de portage salarial à la liquidation judiciaire : mauvaise gestion financière ou administrative, rentabilité insuffisante, concurrence accrue, chute du chiffre d’affaires ou perte de clients majeurs, endettement excessif ou manque de trésorerie, absence de financement ou d’investisseurs.
La spécificité du portage salarial réside dans la confiance que les consultants accordent à la société pour gérer leur chiffre d’affaires et leur rémunération. Une défaillance de gestion peut donc avoir des répercussions immédiates et graves.
La liquidation judiciaire implique le licenciement économique de tous les salariés, portés comme administratifs, dans un délai maximum de trois semaines après la décision du tribunal. Pour les consultants portés, cela signifie une perte immédiate de leur emploi et de leur protection sociale liée au contrat de portage, un risque de non-paiement des salaires, frais de mission et soldes de compte d’activité, ainsi qu’une difficulté à récupérer les sommes dues si les actifs de la société sont insuffisants.
Cependant, ils bénéficient de dispositifs de protection tels que la garantie financière (10% de la masse salariale de l’année précédente) et l’intervention de l’AGS (Assurance Garantie des Salaires) dans la limite de plafonds fixés par la loi.
Les entreprises clientes voient leurs contrats suspendus et risquent de ne plus pouvoir bénéficier des prestations du consultant porté. Elles peuvent également être confrontées à des problématiques de double facturation si le consultant transfère rapidement son activité vers une autre société de portage.
Les créanciers sont remboursés selon un ordre de priorité légal : d’abord les salaires et indemnités des salariés, puis les frais de justice et de procédure, ensuite les dettes fiscales et sociales, et enfin les autres créanciers selon leur rang. Les actionnaires risquent de perdre leur investissement initial si les actifs de la société ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des dettes.
Dès l’annonce de la liquidation judiciaire, il est important pour le salarié porté de s’informer auprès de la direction ou du liquidateur sur la situation exacte de la société, de vérifier ses droits en consultant son contrat de travail, la convention collective et la législation applicable, et de se rapprocher d’un avocat spécialisé en droit du travail si besoin. Il doit également déclarer ses créances (salaires, frais, indemnités) auprès du liquidateur pour espérer un versement.
Le salarié porté peut prétendre à plusieurs types d’indemnisation : paiement des salaires dus jusqu’à la date de licenciement, indemnité légale de licenciement économique (minimum 1/5 de mois de salaire par année d’ancienneté, plus 2/15 au-delà de 10 ans), paiement des congés payés et RTT non pris, et versement du solde du compte d’activité, dans la limite des garanties financières et des plafonds AGS. Attention : si le solde du compte d’activité est très élevé, il n’est pas garanti que la totalité de la somme soit récupérée.
Pour limiter les pertes et sécuriser son activité, le consultant porté doit arrêter immédiatement toute facturation via la société en liquidation, prévenir ses clients de la situation et leur proposer de transférer la mission vers une nouvelle société de portage, puis s’inscrire rapidement auprès d’une ou plusieurs sociétés de portage fiables, idéalement labellisées et disposant d’une bonne santé financière. La transparence et la réactivité sont essentielles pour préserver la relation avec les clients et éviter les litiges liés à la double facturation.
Le salarié porté peut également, sous certaines conditions, bénéficier du contrat de sécurisation professionnelle.
Pour éviter de se retrouver dans une situation similaire, il est recommandé de choisir une société de portage labellisée (Label PEPS, Zéro Frais Cachés, etc.), de vérifier la solidité financière et l’ancienneté de la société, de consulter les avis et retours d’expérience d’autres consultants portés, et de s’assurer de la transparence des frais de gestion et de l’absence de frais cachés.
Les sociétés proposant des frais de gestion très bas peuvent être moins rentables et donc plus exposées au risque de cessation de paiement. Il vaut mieux privilégier la sécurité et la pérennité à long terme.
La liquidation judiciaire d’une société de portage salarial est une épreuve redoutée, mais rare, qui met en lumière la nécessité de bien s’informer, de connaître ses droits et d’anticiper les risques. Grâce à la garantie financière et à l’AGS, les salariés portés bénéficient d’une certaine protection, même si elle n’est pas absolue. En cas de difficulté, la réactivité et la transparence sont les meilleurs atouts pour rebondir rapidement et poursuivre son activité en toute sérénité. Enfin, le choix d’une société de portage solide et reconnue reste la meilleure prévention contre ce type de situation.
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