Depuis 2020, le télétravail s’est imposé comme une norme pour une grande partie des salariés en France. Ce changement de paradigme s’explique par la crise du Covid-19 qui a obligé de nombreux salariés à travailler de chez eux.
Si le télétravail semble s’être démocratisé, certaines entreprises revoient leur copie, imposant un retour plus fréquent au bureau. Dans cet article, nous allons tâcher de comprendre le revirement de ces entreprises.
Avant 2020, travailler depuis chez soi restait marginal. En effet, seuls 3 % des salariés français pratiquaient le télétravail avant la pandémie. Aujourd’hui, un quart d’entre eux télétravaillent au moins une fois par semaine. Ce changement rapide a permis à de nombreux employés de découvrir les avantages d’un modèle hybride, qu’ils ont largement adopté.
D’après une étude de l’Apec publiée en mars 2024, une majorité de cadres (69 %) verrait d’un mauvais œil une réduction des jours travaillés à distance. Malgré cela, certaines grandes entreprises réajustent leur politique.
Certaines entreprises choisissent de limiter davantage le télétravail. Par exemple, Publicis impose désormais trois jours minimums au bureau chaque semaine et bannit le télétravail le lundi. Chez Amazon, la direction prévoit un retour complet en présentiel pour ses équipes administratives d’ici 2025.
Ces ajustements concernent principalement les entreprises ayant adopté un télétravail intégral après le Covid-19. En France, cependant, où la plupart des salariés combinent une à trois journées à distance par semaine, un retour complet au bureau reste peu probable.
Les premiers accords encadrant le télétravail, signés dans l’urgence pendant la crise sanitaire, ont parfois manqué de clarté. À l’époque, les conditions de travail hybride laissaient souvent une grande latitude aux salariés, ce qui compliquait la coordination au sein des équipes.
En effet, ces accords étaient parfois si peu structurés qu’un employé pouvait décider de télétravailler sans prévenir son responsable. Cela perturbait particulièrement les activités où la collaboration est essentielle, comme le marketing ou la gestion de projets. C’est pourquoi, de nombreux salariés appellent à une réforme du télétravail et non à sa suppression.
Réduire le télétravail peut parfois avoir des avantages professionnels. Aux États-Unis, par exemple, les salariés travaillant exclusivement à distance sont moins susceptibles d’obtenir des promotions ou des augmentations. Être présent au bureau permet de tisser des relations directes avec son manager et de se positionner favorablement sur des projets stratégiques.
Dans ce contexte, certaines entreprises adaptent leur politique en fonction des habitudes des employés. À Disneyland Paris, les salariés devront bientôt passer dix jours par mois sur site, contre cinq actuellement. Cette décision reflète une volonté de replacer la présence au bureau comme la norme, tout en conservant une certaine flexibilité.
Le télétravail ne disparaîtra pas, mais il évoluera. Les entreprises cherchent à équilibrer souplesse et productivité. Si cette pratique est désormais ancrée dans le paysage professionnel, elle nécessite un cadre adapté aux besoins de chaque organisation.
Le défi consiste à trouver un juste milieu, qui permette de concilier performance collective et attentes des salariés.
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