Quelle est la fiscalité de la SASU ?

Freddy
Diplômé d'une licence d'histoire et d'un master en patrimoine numérique, Freddy est rédacteur web depuis 2 ans, spécialisé dans les sujets liés au droit du travail, aux ressources humaines et à la paie.
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Table des matières

Lorsque l’on envisage de créer une entreprise, il est important de se renseigner sur le régime fiscal auquel elle sera soumise. En effet, la fiscalité joue un rôle déterminant dans le choix de la forme juridique de l’entreprise.

Pour ceux qui souhaitent créer une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) et cherchent à savoir quel régime fiscal leur sera appliqué, cet article s’adresse tout particulièrement à vous. Dans cet article, nous allons vous expliquer le fonctionnement de la fiscalité pour une SASU.

C’est quoi une SASU ?

La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est une SAS qui ne compte qu’un seul associé. Cet associé peut être une personne physique ou une personne morale (une association, une autre société…). La SASU doit obligatoirement être dirigée par un président, qui peut être l’actionnaire unique lui-même ou une autre personne. Le président représente légalement la société vis-à-vis des tiers.

L’associé unique n’est responsable des dettes de la société qu’à hauteur de ses apports. Cela signifie que son patrimoine personnel est protégé en cas de difficultés financières de l’entreprise. De plus, si le président est également l’actionnaire unique, il relève du régime général de la sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié, ce qui lui permet de bénéficier d’une protection sociale similaire à celle des salariés, sans pour autant cotiser pour l’assurance chômage.

Contrairement à d’autres formes juridiques, il n’y a pas besoin d’un apport conséquent pour créer une SASU. En effet, vous pouvez créer une SASU, avec un capital social de 1 euro.

Quel est le régime fiscal de la SASU ?

La SASU étant une société commerciale, vous êtes automatiquement soumis à l’impôt sur les sociétés. Toutefois, comme nous allons le voir par la suite, vous pouvez pour l’impôt sur le revenu sous certaines conditions.

SASU : comment fonctionne l’impôt sur le revenu ?

Bien qu’elle soit une société commerciale, la SASU peut être soumise à l’impôt sur le revenu. Pour cela, vous devez respecter certaines conditions :

  • Vous exercez à titre principal une activité commerciale, artisanale, agricole ou libérale.
  • Votre société n’est pas cotée en bourse.
  • Votre société emploie moins de 50 salariés.
  • Votre société réalise un chiffre d’affaires annuel ou un bilan total inférieur à 10 millions d’euros.
  • Votre société a été créée depuis moins de cinq ans au moment de la demande.

L’impôt sur le revenu pour votre SASU est valable que pour cinq exercices (5 ans). Une fois ce délai passé, vous êtes obligatoirement soumis à l’impôt sur les sociétés.

Pour une SASU, le paiement de l’impôt sur le revenu est directement prélevé à la source et c’est l’associé unique qui supporte cette imposition. Le calcul se base sur les résultats de la SASU. Les résultats de la société sont soumis à un barème progressif qui oscille entre 0 et 45 %. Les règles fiscales applicables varient en fonction de l’activité de la société :

  • des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
  • des bénéfices non commerciaux (BNC) ;
  • des bénéfices agricoles (BA).

Le principal avantage de l’impôt sur le revenu (IR) pour l’associé unique réside dans la possibilité d’imputer immédiatement les déficits de la société, sans attendre son retour à la rentabilité. En revanche, les salaires et charges sociales perçus par le président de la société ne sont pas déductibles du résultat fiscal.

L’impôt sur le revenu est particulièrement avantageux pour l’associé qui exerce son activité professionnelle dans une société relevant des catégories BIC ou BNC, car les déficits peuvent être imputés sans limitation.

SASU : comment fonctionne l’impôt sur les sociétés ?

Si vous n’avez pas choisi l’impôt sur le revenu, vous êtes automatiquement assujetti à l’impôt sur les sociétés. Contrairement à l’impôt sur le revenu, dans ce cas de figure, c’est la société qui est imposée et non l’associé unique. Le calcul de l’impôt sur les sociétés se base sur le bénéfice fiscal de la société. Il s’agit d’un bénéfice comptable dans lequel certaines charges vont être réintégrées fiscalement (TVS, amortissement excédentaire…). Le taux applicable pour une SASU varie en fonction de votre chiffre d’affaires :

  • Un taux réduit de 15 % est appliqué pour les sociétés dont les bénéfices sont inférieurs à 42 500 euros.
  • Un taux de 25 % est appliqué pour les sociétés dont les bénéfices sont supérieurs à 42 500 euros.

Le taux réduit s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires hors taxes est inférieur à 10 millions d’euros et dont au moins 75 % du capital est détenu par des personnes physiques.

Fiscalité de la SASU ?

Quelles sont les taxes auxquelles peut être soumis la SASU ?

La TVA

La SASU est soumise à la TVA de la même manière que les autres entreprises. Cependant, le régime de TVA applicable peut varier en fonction du chiffre d’affaires de la SASU et de son activité.

 Le régime de la franchise en base de TVA

Ce régime s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas certains seuils :

  • Pour les activités de vente de marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consommer sur place, ou les prestations d’hébergement : 91 900 €.
  • Pour les prestations de services : 36 800 €.

Les entreprises qui bénéficient de la franchise en base de TVA ne facturent pas de TVA à leurs clients et ne récupèrent pas la TVA sur leurs achats.

Le régime réel simplifié de TVA

Ce régime s’applique aux entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre :

  • 91 900 € et 840 000 € pour les activités de vente et similaires.
  • 36 800 € et 247 000 € pour les prestations de services.

Les entreprises sous le régime simplifié déclarent et paient la TVA de manière annuelle, mais elles doivent effectuer deux acomptes semestriels en juillet et décembre. Une régularisation est ensuite faite en fin d’année avec la déclaration annuelle de TVA (CA12).

Le régime réel normal de TVA

Ce régime s’applique automatiquement aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les seuils du régime simplifié :

  • Plus de 840 000 € pour les activités de vente et similaires.
  • Plus de 247 000 € pour les prestations de services.

Sous ce régime, la TVA est déclarée et payée mensuellement ou trimestriellement (si la TVA due annuellement est inférieure à 4 000 €). Les entreprises doivent donc déposer une déclaration de TVA (CA3) chaque mois ou chaque trimestre.

Choix du régime

Une SASU peut opter volontairement pour un régime supérieur même si son chiffre d’affaires ne le nécessite pas. Par exemple, une SASU en franchise de TVA peut choisir d’opter pour le régime réel simplifié ou normal afin de pouvoir récupérer la TVA sur ses achats.

LA CFE

La Contribution Foncière des Entreprises (CFE) est un impôt local dû par les entreprises, y compris les SASU (Sociétés par Actions Simplifiées Unipersonnelles), au titre de leur activité professionnelle. Elle fait partie de la Cotisation Économique Territoriale (CET), qui comprend également la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE).

La CFE est calculée sur la valeur locative des biens immobiliers utilisés par l’entreprise pour son activité professionnelle au 1er janvier de l’année d’imposition. La valeur locative est déterminée par l’administration fiscale et correspond au montant que l’on pourrait percevoir en louant ces biens dans des conditions normales de marché.

Quel est le taux de la CFE ?

Le taux de la CFE est fixé par la commune où l’entreprise exerce son activité. Chaque commune détermine librement son taux, ce qui peut entraîner des variations significatives entre différentes localités. En plus du taux communal, il peut y avoir des taxes additionnelles départementales ou régionales.

Quel est le montant minimum de la CFE ?

Il existe un montant minimum de CFE, fixé par la commune, que toutes les entreprises doivent payer même si elles n’occupent pas de locaux ou si la valeur locative est très faible. Ce montant minimum varie en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise. Voici les tranches de chiffre d’affaires et les montants minimaux correspondants pour l’année 2024 :

  • Chiffre d’affaires ou recettes en < 100 000 € : entre 243 € et 579 €.
  • Chiffre d’affaires ou recettes entre 100 000 € et 32 600€ : entre 243 € et 1 158 €.
  • Chiffre d’affaires ou recettes entre 32 600 € et 100 000 € : entre 243 € et 2 433 €.
  • Chiffre d’affaires ou recettes > 100 000 et 500 000 € : entre 243 € et 5 793 €.
  • Chiffre d’affaires ou recettes supérieur à 500 000 € : entre 243 € et 7 533 €.

Les montants sont déterminés par chaque commune dans les limites fixées par la loi.

Exonérations et dégrèvements

Certaines entreprises peuvent bénéficier d’exonérations temporaires ou permanentes de la CFE :

  • Exonération temporaire pour les nouvelles entreprises : Les entreprises nouvellement créées peuvent être exonérées de CFE l’année de leur création et les deux années suivantes.
  • Exonération pour certaines activités ou zones géographiques : Des exonérations spécifiques peuvent s’appliquer selon l’activité exercée (agricole, artistique, etc.) ou la localisation de l’entreprise (zones franches urbaines, zones de revitalisation rurale, etc.).

Déclaration et paiement

La déclaration de CFE est faite annuellement via le formulaire 1447-C, à transmettre au plus tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai de l’année d’imposition. Le paiement de la CFE doit être effectué avant le 15 décembre de chaque année.

De plus, les entreprises peuvent demander une révision de la valeur locative auprès de l’administration fiscale si elles estiment qu’elle est surévaluée. Une contestation de l’avis de CFE peut également être faite en suivant les procédures de recours administratif.

Quel est la fiscalité de la SASU ?

La CVAE

La cotisation sur la valeur ajouté (CVAE) est une taxe imposée pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 152 500 euros. Ainsi, une SASU doit déclarer sa valeur ajoutée et ses effectifs, même si elle n’est pas forcément redevable de la CVAE. Toutefois, la première année de création de votre SASU, s’il ne s’agit pas d’une transmission d’activité, celle-ci n’est pas redevable de la CVAE. Cette taxe s’applique aux entreprises qui remplissent les deux conditions suivantes :

  • Réaliser un chiffre d’affaires hors taxes supérieur à 500 000 €.
  • Exercer une activité professionnelle non salariée, lucrative et habituelle, y compris les loueurs en meublés non professionnels.

La déclaration de la CVAE doit être effectuée de manière dématérialisée le deuxième jour ouvré suivant le 1er mai :

  • Via un partenaire EDI (échange de données informatisées) en mode EDI-TDFC.
  • Directement depuis l’espace abonné sur le site impots.gouv.fr en mode EFI (échange de formulaire informatisé).
  • Sur le compte fiscal en ligne pour les professionnels en mode EFI.

Le paiement de la CVAE se fait en deux acomptes, chacun correspondant à 50 % de la cotisation due lorsque celle-ci dépasse 1 500 € :

  • Le premier acompte est à verser au plus tard le 15 juin de l’année d’imposition.
  • Le second acompte est à verser au plus tard le 15 septembre de l’année d’imposition.

Une déclaration de liquidation et de régularisation doit être déposée au plus tard le deuxième jour ouvré suivant le 1er mai de l’année suivant l’année d’imposition.

Ces paiements et la déclaration de liquidation doivent être réalisés de manière dématérialisée en utilisant les mêmes intermédiaires que pour la déclaration (EDI ou EFI).

Impôts SASU : comment ça marche ?

SASU : quel est le régime d’imposition du dirigeant ?

Le président de la SASU peut percevoir une rémunération pour ses fonctions. Cette rémunération est imposée selon les règles suivantes :

Imposition sur le revenu

  • Traitements et salaires : La rémunération du président est assimilée à des traitements et salaires. Elle est donc soumise à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires, avec les mêmes avantages et abattements (notamment l’abattement de 10% pour frais professionnels).
  • Prélèvement à la source : La rémunération est soumise au prélèvement à la source.

Les charges sociales

Le régime social du dirigeant de la SASU dépend de la nature de sa rémunération :

  • Président rémunéré : Le président de la SASU est assimilé à un salarié, même s’il ne cotise pas pour l’assurance chômage. Ses charges sociales sont donc calculées selon le régime général de la sécurité sociale. Cela inclut les cotisations pour la retraite, la santé, la famille, etc.
  • Président non rémunéré : S’il ne perçoit pas de rémunération, il ne paie pas de cotisations sociales. Cependant, il ne bénéficie pas non plus de la protection sociale liée à cette rémunération.

Imposition sur les dividendes

Les dividendes perçus par le dirigeant de la SASU sont soumis à un régime d’imposition distinct :

  • Flat tax (Prélèvement Forfaitaire Unique – PFU) : Les dividendes sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%, qui inclut l’impôt sur le revenu (12,8%) et les prélèvements sociaux (17,2%).
  • Option pour le barème progressif : Le dirigeant peut opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu, auquel cas les dividendes seront soumis aux prélèvements sociaux de 17,2% et à l’impôt sur le revenu selon le barème progressif après un abattement de 40%.

 Autres considérations

  • Avantages en nature : Les avantages en nature (voiture de fonction, logement de fonction, etc.) sont également imposables et soumis à cotisations sociales.
  • Frais professionnels : Le président peut déduire les frais professionnels engagés pour les besoins de l’activité, selon les règles en vigueur pour les salariés.

Conclusion

La fiscalité d’une SASU, bien qu’elle puisse paraître complexe, offre une flexibilité qui permet de s’adapter aux besoins spécifiques de l’entreprise et de son dirigeant. Que ce soit par l’option pour l’impôt sur le revenu ou l’assujettissement automatique à l’impôt sur les sociétés, chaque régime présente des avantages et des contraintes à bien évaluer.

Le choix du régime fiscal, influencé par des critères comme le chiffre d’affaires, la nature de l’activité et les perspectives de croissance, doit être réfléchi en fonction des objectifs à court et à long terme de la société.

Par ailleurs, la SASU, tout comme les autres formes de sociétés, est également soumise à des taxes locales et à la TVA, ce qui nécessite une gestion rigoureuse pour optimiser la charge fiscale globale.

Enfin, la fiscalité du dirigeant, entre rémunération, dividendes et autres avantages, complète ce tableau et demande une attention particulière pour profiter des meilleures opportunités fiscales tout en respectant les obligations légales.

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