Pour de nombreux professionnels en freelance, le portage salarial est une solution judicieuse, qui leur permet de profiter des nombreux avantages habituellement réservés aux salariés traditionnels. Que ce soit pour la gestion administrative de l’activité, pour la protection sociale, pour la retraite, ou même pour l’assurance chômage, un entrepreneur a tout à gagner à choisir le statut du portage salarial, qui lui confère la même liberté et autonomie que dans une entreprise individuelle. Pourtant, ce serait une erreur de penser que ce statut juridique ne comporte aucun inconvénients, car même s’il est profitable à nombreux égards, il garde un certain nombre d’inconvénients qu’il vaut mieux connaître.
Vous voulez lancer votre propre activité et le portage est une alternative qui vous intéresse ? Vous en connaissez les nombreux avantages, mais vous cherchez à comprendre quels seraient les points négatifs qui pourraient vous ralentir dans votre projet ? Pour vous aider, faisons un tour d’horizon des inconvénients principaux du portage salarial.
Avant de vous lancer dans la grande aventure du portage salarial, vous devez être à même de comprendre les différents frais qui seront prélevés sur votre chiffre d’affaires. En effet, ces derniers sont au nombre de trois et ne répondent pas aux mêmes obligations. On retrouve par exemple :
Si les frais de gestion et de cotisations patronales concernent directement le fonctionnement de la société de portage salarial et le service qu’elle assure, les frais de cotisations salariales ne concernent que le professionnel porté.
De manière générale, l’ensemble de ces frais peut atteindre jusqu’à 45 à 50 % du chiffre d’affaires du freelance. Cela implique donc que pour 10b000 euros d’honoraires reçus, le professionnel en portage salarial ne perçoit réellement qu’entre 4b500 et 5b000 euros, eux-mêmes soumis à l’impôt sur le revenu par la suite. Les consultants concernés peuvent néanmoins se rassurer, car les cotisations sont dues, peu importe le statut choisi pour exercer l’activité. Seuls les frais de gestion, compris entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires, sont inhérents au fonctionnement du portage salarial.
Le portage salarial est un statut qui repose sur la relation tripartite entre la société de portage, l’indépendant porté et le client. Pour que tout fonctionne correctement et que chaque mission se passe sans encombre, la prestation ne peut commencer qu’après un certain nombre de formalités. C’est par exemple le cas :
Évidemment, ces différents documents viennent compléter les traditionnelles factures et autres bulletins de salaire, que seule l’entreprise de portage est habilitée à éditer.
Le contrat de prestation de service est signé entre l’entrepreneur porté, la société de portage salarial et l’entreprise cliente. Il consiste simplement à encadrer la nature de la future mission et à faire part de ses différentes conditions, comme la date de réalisation ou les modalités de rémunération. Bien entendu, ce contrat doit être signé lors de chaque nouvelle prestation, y compris s’il s’agit du même client.
Le contrat de travail concerne quant à lui l’entrepreneur et la société de portage. C’est ce document qui engage chacune des deux parties envers l’autre et qui donne la possibilité à l’indépendant d’exercer son activité en portage salarial. Ce contrat peut prendre différentes formes, qui dépendent directement de l’entreprise de portage choisie. Contrat à durée déterminée, contrat à temps partiel annualisé, ou encore contrat à durée indéterminée, plusieurs possibilités existent.
Enfin, la convention d’adhésion est un ultime document signé elle aussi par l’entrepreneur et la société de portage. Néanmoins, son caractère facultatif explique pourquoi on ne le retrouve pas chez toutes les entreprises concernées. Contenant les modalités de facturation des honoraires et tous les autres services inhérents à la collaboration entre les deux parties, celui-ci peut être remplacé purement et simplement par le contrat de travail.
Contrairement à un entrepreneur classique qui peut démarrer son activité après avoir choisi son statut, l’indépendant intéressé par le portage salarial doit prendre le temps d’étudier les différentes sociétés auxquelles il peut faire appel. Effectivement, il est tout à fait recommandé de ne pas signer sur un coup de tête avec la première entreprise de portage rencontrée, car il est nécessaire de s’assurer de sa fiabilité, mais aussi de sa transparence.
En considérant que la société de portage salarial est l’unique interlocuteur de l’entrepreneur, notamment pour tout ce qui concerne la gestion administrative de son activité, celui doit d’abord comprendre l’étendue des frais appliqués et leur répercussion sur son futur bulletin de salaire. Cela demande donc de consacrer un certain temps aux échanges pré-signature avec ladite entreprise, en plus de lui demander potentiellement la simulation d’une mission typique de l’activité.
Pour finir, avant toute signature, il est également primordial de vérifier l’absence de tout frais caché, surtout si les frais de gestion annoncés sont plus bas que la moyenne recommandée (entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires du salarié porté). Autant dire que les professionnels attirés par ce statut doivent prendre le temps de comparer les différentes structures de portage et leur fonctionnement.
Sans parler des inconvénients que nous venons d’aborder, tous les consultants et freelances ne peuvent pas se lancer en portage salarial. Et pour cause, malgré ses nombreux avantages, ce statut n’est pas ouvert à toutes les activités. Ainsi, plusieurs métiers sont tout simplement interdits de portage, surtout en ce qui concerne les professions règlementées. Il s’agit par exemple :
De plus, il ne faut pas perdre de vue que le portage salarial ne s’adresse pas aux entrepreneurs souhaitant uniquement bénéficier d’un revenu complémentaire. En effet, depuis la mise en place d’une convention collective nationale, tout indépendant en portage doit respecter un chiffre d’affaires minimum. Pour pouvoir choisir ce statut, il faut donc être en mesure de facturer au moins 35 euros hors-taxes de l’heure et 250 euros hors taxes par jour. Par conséquent, si votre projet consiste à réaliser quelques illustrations 2 à 3 fois dans le mois, le portage salarial n’est clairement pas le statut que vous devez privilégier.
Pour approfondir le sujet :
Portage salarial
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