Entrée en vigueur le 1er avril 2025, la nouvelle réforme de l’assurance chômage introduit des conditions d’indemnisation plus strictes. Ces changements affectent particulièrement les demandeurs d’emploi seniors.
Cet article est l’occasion de plonger dans les méandres de ces évolutions, afin de mieux comprendre leurs implications sur une population souvent mise à l’épreuve par un marché du travail exigeant.
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L’accès au soutien financier pour les personnes sans emploi s’est complexifié avec des exigences revues à la hausse. Autrefois, il suffisait d’avoir exercé une activité pendant six mois sur une période de deux ans pour prétendre à une assistance. Aujourd’hui, il faut démontrer huit mois de travail sur une fenêtre temporelle raccourcie à vingt mois.
Cette modification, bien que présentée comme une manière de rationaliser les ressources, dresse un obstacle supplémentaire pour beaucoup, et particulièrement pour les seniors. Ces derniers, déjà confrontés à des réticences de la part des recruteurs, se retrouvent souvent pris au piège d’un cercle vicieux : moins d’opportunités d’emploi, donc plus de mal à remplir ces nouveaux critères. Pour certains, cela revient à voir une porte se fermer là où ils espéraient une bouée de secours.
Les travailleurs de plus de 57 ans subissent une autre conséquence directe de ces ajustements : le temps pendant lequel ils peuvent compter sur une aide financière a été amputé. Là où ils disposaient auparavant de vingt-sept mois pour se repositionner, ils doivent maintenant se débrouiller avec un maximum de vingt-deux mois et demi.
Ce raccourcissement peut sembler anodin sur le papier, mais dans les faits, il frappe une population qui, statistiquement, met plus de temps à retrouver une place professionnelle. Les seniors, souvent perçus comme moins adaptables ou trop coûteux par certains employeurs, risquent ainsi de voir leur période d’incertitude s’étirer, avec des ressources qui s’épuisent plus vite qu’ils ne peuvent se stabiliser.
Un autre facteur vient compliquer cette équation : le report de l’âge légal de départ à la retraite, désormais fixé à 64 ans. Cette décision, pensée pour équilibrer les finances publiques, a eu un effet collatéral immédiat sur le nombre de seniors sans emploi. Les données récentes montrent une explosion du volume de personnes dans la tranche des plus de 60 ans inscrites comme demandeuses d’emploi.
Ce phénomène s’explique simplement : en attendant deux années supplémentaires avant de pouvoir quitter la vie active, beaucoup se retrouvent coincés dans une zone grise, entre un marché du travail qui les rejette et une retraite qui se fait attendre. Cette période prolongée d’inactivité forcée pèse lourd, tant sur le plan financier que moral.
Pour contrer ces difficultés, les autorités ont imaginé des solutions visant à remettre les seniors sur les rails professionnels. Parmi elles, un mécanisme permet à ceux qui retrouvent un poste de cumuler leur salaire avec une partie de leurs aides pendant douze mois, dans une limite raisonnable. L’intention est louable : offrir une transition en douceur vers une stabilité retrouvée. Pourtant, cette mesure soulève des interrogations.
Certains y voient une incitation déguisée à accepter des emplois mal rémunérés ou précaires, loin de correspondre à leur expérience ou leurs attentes. Plutôt que de véritablement relancer leur carrière, ce système pourrait, dans certains cas, les enfermer dans une spirale de petits contrats, fragilisant encore davantage leur situation à long terme.
Ces transformations mettent en lumière une réalité criante : les seniors restent une énigme pour un marché du travail qui peine à leur faire une place. Leur expérience, leur savoir-faire et leur résilience pourraient être des atouts précieux, mais encore faut-il que les mentalités évoluent. Les entreprises ont un rôle clé à jouer en adoptant des approches plus ouvertes, en valorisant les compétences acquises au fil des décennies plutôt que de se focaliser sur des préjugés liés à l’âge.
Parallèlement, un effort collectif est indispensable pour démanteler les barrières invisibles — discriminations subtiles, manque de formation adaptée — qui freinent leur retour à une activité épanouissante. Sans cette réinvention, les seniors risquent de rester les oubliés d’un système en mutation, coincés entre des aides réduites et une retraite différée.
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