Depuis le début de l’année 2025, le nombre de personnes inscrites comme demandeur d’emploi auprès de France Travail a fortement augmenté. Cette évolution ne s’explique pas uniquement par un ralentissement de l’activité économique, mais aussi par l’application de nouvelles règles administratives.
Cet article fait le point sur ce changement soudain, en décryptant les raisons derrière la hausse des inscriptions et ce que cela signifie réellement.
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Au premier trimestre 2025, la France a enregistré une forte augmentation du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité, classés en catégorie A par France Travail. En seulement trois mois, cette population a progressé de 8,7 %, portant leur nombre à 3,4 millions de personnes. Ce chiffre, à première vue alarmant, doit être interprété avec prudence.
L’augmentation ne résulte pas uniquement d’un effondrement du marché de l’emploi. Elle est aussi liée à des modifications récentes dans les dispositifs sociaux et dans les règles de gestion des demandeurs d’emploi.
Depuis janvier, l’application de la loi plein emploi modifie le fonctionnement du RSA et la manière dont certaines personnes sont inscrites à France Travail. Désormais, les bénéficiaires du RSA sont automatiquement enregistrés comme demandeurs d’emploi, ce qui n’était pas systématique auparavant. Les jeunes suivis par les missions locales peuvent également être concernés.
Ce changement a un effet mécanique sur les chiffres. Beaucoup de personnes sont inscrites sans avoir encore signé de contrat d’engagement. Or, tant que ce contrat n’est pas en place, elles restent classées dans la catégorie A, ce qui gonfle artificiellement les statistiques.
De plus, les modalités d’actualisation ont changé. Certains nouveaux inscrits ne sont plus tenus de mettre à jour leur situation chaque mois, ce qui limite les sorties de fichier pour « non-actualisation », un motif qui pesait habituellement dans les statistiques.
En retirant de l’équation les effets de la réforme du RSA et les changements administratifs, l’augmentation réelle du nombre de chômeurs sans emploi serait bien plus modérée. Elle serait estimée à 0,8 %, une progression plus conforme à une évolution classique du marché du travail.
Même constat du côté des catégories B et C, qui regroupent les personnes en activité réduite. Le nombre total de demandeurs d’emploi dans ces catégories a progressé de 4,5 % ce trimestre. Là aussi, si l’on isole l’effet des nouvelles règles, la hausse se limiterait à 1,3 %. Au total, toutes catégories confondues, près de 5,7 millions de personnes cherchent aujourd’hui un emploi.
Avec ces nouvelles règles, les chiffres communiqués par France Travail deviennent plus difficiles à interpréter. La frontière entre les évolutions conjoncturelles du marché du travail et les conséquences des décisions réglementaires se brouille. Ce flou complique le travail des économistes, des décideurs et des médias lorsqu’il s’agit d’analyser la situation réelle de l’emploi en France.
L’augmentation des chiffres ne traduit donc pas nécessairement une montée du chômage « classique », celui qui découle d’un manque d’offres d’emploi ou de difficultés économiques des entreprises. Il s’agit davantage d’un changement de périmètre dans le comptage des personnes sans activité.
Le gouvernement, par l’intermédiaire de la Dares (le service statistique du ministère du Travail), reconnaît que ces évolutions faussent temporairement la lecture des tendances. L’objectif officiel est de mieux suivre les bénéficiaires du RSA et d’impliquer davantage les personnes éloignées de l’emploi. Mais cette nouvelle manière de procéder provoque une hausse mécanique du nombre de chômeurs enregistrés.
En clair, le choc statistique du premier trimestre résulte d’abord d’un changement de méthode. Il faudra attendre plusieurs mois pour savoir si cette réforme a un effet sur les retours à l’emploi ou si elle ne fait que déplacer les chiffres sans modifier la réalité du terrain.
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