À mi-chemin entre le salariat et l’entrepreneuriat, le portage salarial remporte chaque année les faveurs d’un grand nombre d’entrepreneurs. De son côté, le régime de l’auto-entreprise a lui aussi son petit succès, puisqu’il permet aux jeunes créateurs de lancer leur activité à moindre risque, de la même façon que le portage salarial, mais dans des circonstances radicalement différentes.
Malgré des avantages et caractéristiques sensiblement opposés, il est parfois difficile de choisir entre le portage salarial et l’auto-entreprise pour un entrepreneur, au point de potentiellement être intéressé par un cumul des deux statuts. Mais alors, est-ce possible d’être à la fois un salarié porté et un auto-entrepreneur ? Et quelles sont les différences entre ces deux régimes qui peuvent justifier un cumul ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Comparer l’auto-entreprise et le portage salarial est un exercice compliqué, dans la mesure où ces deux statuts n’ont rien à voir l’un avec l’autre, que ce soit pour la rémunération, la couverture sociale, la comptabilité, ou même la relation avec le client. Pour y voir plus clair et comprendre ce que peut apporter le cumul de ces statuts à un entrepreneur, faisons un tour d’horizon des caractéristiques sur lesquelles la micro-entreprise et le portage salarial sont loin de se retrouver.
Si le revenu mensuel de l’auto-entrepreneur dépend du nombre de missions qu’il réalise et qu’il facture à ses clients, celui du salarié porté est sensiblement similaire. Néanmoins, la différence principale se situe dans la réception de ces honoraires. Alors que l’auto-entrepreneur édite directement des factures qu’il envoie à ses clients, contre lesquelles il reçoit un paiement, le salarié porté ne fait rien, puisque c’est la société de portage salarial qui envoie ses factures et réceptionne son chiffre d’affaires. En auto-entreprise, les revenus prennent la forme des recettes de l’entrepreneur, déduction faite de ses cotisations sociales. En portage salarial, les revenus prennent la forme d’un salaire brut, qui devient un salaire net après déduction des différents frais inhérents au statut.
La protection sociale de l’entrepreneur est également un autre point qui diffère entre le portage salarial et l’auto-entreprise. Alors que le premier statut fait profiter au salarié porté de la protection sociale complète et classique des salariés, le second statut rattache le travailleur au régime social des indépendants. Ce dernier étant beaucoup moins avantageux pour les entrepreneurs, il s’agit souvent de l’une des raisons qui poussent les professionnels à choisir le portage salarial.
Le principal avantage du portage salarial pour l’entrepreneur reste sans aucun doute l’absence de contraintes administratives, notamment liées à la tenue d’une comptabilité. En effet, ces différentes tâches chronophages sont uniquement assurées par la société de portage, au même titre que les déclarations sociales. Or, même si cet aspect est grandement simplifié pour la micro-entreprise, en comparaison d’autres statuts comme la SARL ou la SAS, l’auto-entrepreneur doit au moins tenir un livre des recettes et des achats.
Enfin, la relation clientèle n’est définitivement pas la même entre le portage salarial et l’auto-entreprise. Effectivement, étant donné que le micro-entrepreneur facture ses propres émissions et gère tout ce qui concerne sa rémunération, c’est également lui qui doit assurer le suivi des paiements et le recouvrement des impayés. A contrario, le salarié porté est totalement libéré de cet aspect, puisque tout passe par la société de portage salarial, les factures étant éditées par cette dernière. Il en va donc naturellement de même pour les impayés.
Le portage salarial et la micro-entreprise ayant chacun leurs avantages, certains entrepreneurs s’interrogent sur la possibilité de cumuler les deux statuts. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce cumul est tout à fait possible, comme il est déjà autorisé à un salarié classique d’avoir une activité parallèle en auto-entreprise. Mais concrètement, pourquoi choisir de cumuler le portage salarial et l’auto-entreprise ? Voyons cela en détail.
En auto-entreprise, l’entrepreneur est tenu de respecter un chiffre d’affaires maximum, au-delà duquel il perd les nombreux avantages inhérents au statut. Pour continuer à exercer son activité d’indépendant, et ainsi pouvoir effectuer de nouvelles missions durant le même exercice comptable, celui-ci peut donc potentiellement se tourner vers le portage salarial. Partant de ce postulat, le cumul des deux statuts est une excellente alternative pour ne pas brider son chiffre d’affaires.
Un auto-entrepreneur peut être intéressé par le portage salarial pour le remboursement des frais que ses missions nécessitent parfois, puisque la micro-entreprise ne permet pas le remboursement de ces charges. À l’inverse, l’indépendant peut souhaiter garder le statut de l’auto-entreprise pour facturer plus rapidement une prestation courte, n’ayant entraîné aucun frais, d’autant plus que les cotisations sociales sont moins élevées en auto-entreprise.
Malgré ses nombreux avantages, à commencer par le faible taux de charges sociales, le statut de l’auto-entreprise est souvent pointé du doigt par les grands comptes et les entreprises susceptibles de travailler avec l’indépendant. S’il est tout à fait possible d’être micro-entrepreneur avec une certaine cible de clients, il en est tout autre avec d’autres pour des raisons de crédibilité. À ce titre, exercer certaines prestations en portage salarial est un gage de sécurité pour travailler avec les grandes entreprises.
Lorsque l’auto-entrepreneur lance sa micro-entreprise, il se retrouve bien souvent livré à lui-même. Dès son lancement, il doit donc faire face à un certain nombre d’obligations, pour lesquels il n’a pas nécessairement été formé. Il s’agit par exemple :
Si l’entrepreneur peut souhaiter conserver le statut de la micro-entreprise pour de petites missions, qu’il se sent à même de mener malgré son manque d’expérience, se tourner vers le portage salarial lors du développement de son activité, et ainsi profiter de l’accompagnement d’un réseau de professionnels, est une alternative qui s’avère aussi judicieuse. Dès lors, le cumul des deux statuts est intéressant pour l’entrepreneur qui veut conserver son indépendance, tout en apprenant les points forts de son activité.
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