

L’omniprésence du numérique a profondément transformé nos manières de travailler. Les smartphones, les messageries instantanées et les plateformes collaboratives permettent une réactivité et une accessibilité inédite, qui favorisent des échanges rapides et un suivi constant des missions. Cependant, cette disponibilité permanente brouille de plus en plus la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle.
C’est dans ce contexte qu’a émergé, en France, le droit à la déconnexion, consacré par la loi Travail de 2016 et intégré au Code du travail. Cette avancée législative vise à protéger les salariés de l’hyperconnexion et de la surcharge numérique, en garantissant leur droit au repos.
Si le droit au repos s’applique au salarié traditionnel, est-ce qu’il en est de même pour le portage salarial. Cette problématique mérite une attention particulière, car elle met en lumière l’équilibre délicat entre liberté d’organisation et encadrement légal. À ce titre, elle complète utilement d’autres thématiques centrales comme l’indemnité de congés payés en portage salarial, qui participe également à la réflexion sur la qualité de vie au travail.
Cet article propose de faire le point sur le droit à la déconnexion en portage salarial.
La loi du 8 août 2016 a introduit officiellement dans le Code du travail le principe de déconnexion.
Objectif : garantir le respect du repos et de la vie personnelle des salariés à l’ère du numérique. Concrètement, le salarié ne peut être sanctionné s’il ne répond pas aux sollicitations professionnelles (e-mails, appels, messageries) en dehors de son temps de travail.
Depuis, plusieurs décisions judiciaires ont précisé cette obligation. Ainsi, fin 2024, un arrêt de la Cour d’appel de Versailles a rappelé que l’employeur devait non seulement reconnaître ce droit, mais aussi mettre en œuvre des mesures concrètes pour en assurer l’effectivité.
Au-delà de l’aspect réglementaire, le droit à la déconnexion vise à prévenir les risques liés à l’hyperconnexion :
Un salarié reposé et capable de couper avec son activité professionnelle se montre plus efficace, créatif et engagé.
Le portage salarial permet à un consultant ou un freelance d’exercer en autonomie tout en bénéficiant des avantages du statut de salarié (protection sociale, assurance chômage, retraite). La société de portage signe un contrat de travail avec le salarié porté, qui réalise des missions pour le compte de clients.
Juridiquement, la société de portage est l’employeur du consultant porté. À ce titre, elle doit :
.
Ainsi, même si le salarié porté organise librement ses missions, la société de portage conserve une responsabilité sociale et doit mettre en place une politique de prévention contre l’hyperconnexion.
Le salarié porté conserve une large autonomie dans la gestion de son planning et de sa relation avec les clients. Cela implique qu’il doit lui-même définir des règles de déconnexion pour préserver son équilibre. Concrètement, il s’agit de se fixer des horaires clairs, d’indiquer à ses clients ses plages de disponibilité et de recourir à des outils de planification afin d’encadrer son activité. En portage salarial, la déconnexion repose donc sur un double pilier : la vigilance de la société de portage et l’autodiscipline du consultant.
Les freelances et consultants en portage salarial sont particulièrement exposés à l’hyperconnexion. La volonté de satisfaire le client, de développer son activité et de répondre vite peut conduire à travailler le soir, le week-end, voire pendant les congés.
Selon plusieurs enquêtes, près de 50 % des cadres continuent à traiter des e-mails professionnels hors horaires contractuels. Cette tendance est encore plus marquée pour les indépendants.
Pour les employeurs, ignorer le droit à la déconnexion peut entraîner :
Sur le plan humain, l’absence de déconnexion favorise :
Ces effets peuvent nuire à la performance du consultant et à la qualité des missions réalisées.
Le droit à la déconnexion ne se limite pas à une obligation légale. C’est un enjeu stratégique pour préserver la santé des travailleurs et assurer la pérennité des organisations.
En portage salarial, la situation est particulière : le consultant bénéficie d’une autonomie forte, mais reste juridiquement salarié. Cela implique une responsabilité partagée entre la société de portage, garante du respect des règles, et le salarié porté, acteur de sa propre organisation.
À l’heure où la frontière entre vie professionnelle et vie privée est de plus en plus floue, le portage salarial peut devenir un modèle équilibré, conciliant flexibilité et sécurité, à condition d’intégrer pleinement le droit à la déconnexion dans ses pratiques.
Ces articles pourraient également vous intéresser :
Obtenir des RTT en portage salarial
Congés payés en arrêt maladie : quelles solutions ?
OpenWork
Nous connaître
Actualité
RSE
Recrutement
Légal
Mentions légales
Politique de Confidentialité
Accessibilité numérique
Ressources
Portage salarial
Simulateur portage salarial
Calcul du TJM portage salarial
Cooptation
Métiers
Informatique
Formateurs et coachs
Consultants
Managers de transition









