Comment fermer une SASU

Freddy
Diplômé d'une licence d'histoire et d'un master en patrimoine numérique, Freddy est rédacteur web depuis 2 ans, spécialisé dans les sujets liés au droit du travail, aux ressources humaines et à la paie.
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Table des matières

La SASU est une forme juridique qui permet à un indépendant de monter sa société en bénéficiant d’une grande flexibilité dans la gestion de leur activité. Cependant, diverses circonstances peuvent amener un dirigeant à envisager la fermeture de sa SASU. Que ce soit pour des raisons économiques, personnelles, ou stratégiques, la cessation d’activité d’une SASU nécessite de suivre une procédure spécifique et rigoureuse.

La fermeture d’une SASU implique une série d’étapes légales et administratives qui doivent être menées avec précision pour éviter tout problème juridique ou fiscal ultérieur.  Dans cet article, nous allons détailler le processus complet de fermeture d’une SASU.

Quels sont les différents moyens de fermer une SASU ?

Si vous envisagez de mettre un terme à l’activité de votre SASU, sachez qu’il existe trois options :

  • La fermeture judiciaire de la SASU : Cette procédure intervient lorsque l’entreprise est en cessation de paiements et dans l’incapacité de rembourser ses dettes. Elle est généralement décidée par le tribunal de commerce après constatation des difficultés financières insurmontables de la société.
  • La fermeture volontaire de la SASU : Il s’agit d’une fermeture volontaire décidée par l’associé unique. Cette démarche peut être réalisée lorsque la société est en mesure d’honorer ses engagements financiers. Elle comprend plusieurs étapes, notamment la dissolution anticipée suivie de la liquidation amiable.
  • La fermeture temporaire de la SASU : Plutôt qu’une cessation définitive, il est également possible de mettre en sommeil la société pour une durée maximale de deux ans. Cette option permet de suspendre l’activité sans la dissoudre, laissant la possibilité de la reprendre ultérieurement sans avoir à recréer une nouvelle structure.

La dissolution de la SASU : la première étape avant la fermeture

La dissolution est la première étape à la fermeture de votre SASU. Elle officialise la fin de son existence juridique et lance la procédure de liquidation. En tant qu’associé unique, vous devez formaliser la décision de dissoudre la SASU. Cette décision, qui doit être motivée, peut être prise pour diverses raisons, notamment :

  • La fin de l’objet social (l’entreprise a atteint son objectif initial) ;
  • Des difficultés financières rendant la poursuite de l’activité impossible ;
  • Un changement de stratégie personnelle ou professionnelle.

La rédaction d’un procès-verbal

Une fois la décision actée, vous devez rédiger un procès-verbal (PV) de dissolution, qui constitue un document officiel. Ce PV doit inclure :

  • La date et le lieu de la décision ;
  • Les motifs de la dissolution ;
  • La nomination du liquidateur, avec son identité et ses coordonnées ;
  • L’adresse de liquidation, où seront conservés les documents et gérée la correspondance.

Le PV de dissolution doit être signé par l’associé unique et conservé dans les archives de la société.

La nomination du liquidateur

Le liquidateur est chargé de conduire les opérations de liquidation. Vous pouvez :

  • Vous désigner vous-même en tant que liquidateur ;
  • Désigner une tierce personne (professionnelle ou non).

Les missions principales du liquidateur sont les suivantes :

  • Réaliser l’actif : vendre les biens de la société pour générer des fonds ;
  • Apurer le passif : rembourser les dettes de la société ;
  • Répartir le boni de liquidation (s’il en existe) entre les ayants droit.

La nomination du liquidateur doit être clairement mentionnée dans le PV de dissolution.

Publication d’une annonce légale de dissolution

Pour rendre la dissolution opposable aux tiers, vous devez publier une annonce légale dans un journal d’annonces légales (JAL) du département où se situe le siège social de la SASU. Cette annonce doit contenir :

  • La raison sociale et le siège social de la SASU ;
  • Son numéro SIREN ;
  • La date de la décision de dissolution ;
  • Le nom et l’adresse du liquidateur.

Une fois publiée, conservez une copie de l’annonce, car elle sera requise pour les formalités ultérieures.

Passage à la liquidation

La dissolution marque le début de la procédure de liquidation, qui consiste à solder les comptes de la société, rembourser les créanciers, et répartir les fonds restants avant la radiation définitive de la SASU du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).

La liquidation judiciaire de la SASU

Lorsqu’une SASU se trouve en cessation de paiements et qu’aucune solution de redressement n’est envisageable, elle peut être contrainte d’engager une liquidation judiciaire (ou fermeture judiciaire). Cette procédure vise à mettre un terme à l’activité de la société tout en organisant le remboursement des dettes, dans la limite des possibilités de son patrimoine.

Déclenchement de la liquidation judiciaire

La liquidation judiciaire peut être initiée par :

  • Le président de la SASU, qui dispose d’un délai maximum de 45 jours après la cessation des paiements pour déclarer la situation au tribunal ;
  • Un créancier, désireux de récupérer les sommes dues ;
  • Le tribunal ou le Procureur de la République, dans le cadre d’une procédure judiciaire.

Après examen de la demande, le tribunal de commerce peut décider d’ouvrir la procédure de liquidation judiciaire. Une fois validée, les conséquences immédiates sont les suivantes :

  • Cessation immédiate de l’activité de la SASU, sauf dérogation exceptionnelle accordée par le juge ;
  • Désignation d’un liquidateur judiciaire, chargé de gérer la procédure et les opérations de liquidation ;
  • Suspension des actions en justice menées contre l’associé unique ;
  • Résiliation des contrats de travail, avec maintien des salaires et indemnités via l’Assurance Garantie des Salaires (AGS).

Comment se déroule la procédure

Une fois la liquidation judiciaire engagée, plusieurs étapes clés sont mises en œuvre :

  • Déclaration des créances :
    • Les créanciers disposent d’un délai de deux mois pour déclarer leurs créances auprès du liquidateur judiciaire.
  • Réalisation de l’actif :
    • Le liquidateur procède à la vente des actifs (biens mobiliers, immobiliers, créances non recouvrées) pour générer des fonds.
  • Règlement des dettes :
    • Les créanciers sont remboursés selon un ordre de priorité légal, qui privilégie notamment les créanciers privilégiés (salariés, organismes fiscaux et sociaux).

Clôture de la liquidation

La liquidation judiciaire prend fin dans l’un des deux cas suivants :

  • Clôture pour extinction du passif : l’ensemble des dettes a été réglé grâce à la réalisation des actifs.
  • Clôture pour insuffisance d’actif : les fonds obtenus ne permettent pas de couvrir toutes les dettes, mettant un terme à la procédure.

Durée et conséquences

En général, une liquidation judiciaire dure environ un an, avec une possibilité de prolongation jusqu’à 15 mois dans certains cas complexes. La clôture de la procédure entraîne la disparition définitive de la SASU en tant qu’entité juridique, tout en offrant un cadre légal pour gérer ses obligations financières.

La fermeture volontaire de la SASU

La liquidation volontaire est une démarche initiée par l’associé unique lorsqu’il souhaite fermer une SASU tout en respectant les obligations légales. Cette procédure s’applique lorsque la société est en mesure de régler l’intégralité de ses dettes grâce à son actif disponible ou à des apports personnels de l’associé unique. Elle se déroule en plusieurs étapes bien définies, allant de la décision de dissolution à la radiation définitive de la société.

Qu’est-ce que la liquidation volontaire ?

Contrairement à la liquidation judiciaire, qui intervient lorsque l’entreprise est en cessation de paiements, la liquidation volontaire est une procédure amiable. Elle est entièrement sous le contrôle de l’associé unique, qui prend la décision de dissoudre la société. Cette décision est formalisée dans un procès-verbal de dissolution et suivie par une série de démarches administratives et juridiques visant à solder les comptes de la société avant sa disparition définitive.

Quels sont les étapes pour effectuer une liquidation volontaire

 Décision de dissolution

La première étape consiste à formaliser la décision de fermer la SASU. L’associé unique rédige un procès-verbal (PV) de dissolution, dans lequel il :

  • Acte la décision de dissoudre la société ;
  • Nomine un liquidateur amiable (souvent l’associé unique lui-même).

Le procès-verbal doit mentionner les motifs de la dissolution et l’adresse de liquidation, où les documents administratifs seront conservés pendant la procédure.

Publication de l’annonce légale de dissolution

Pour rendre la dissolution opposable aux tiers, il est obligatoire de publier une annonce légale de dissolution dans un journal d’annonces légales (JAL) du département où se trouve le siège social de la société. Cette annonce doit inclure des informations telles que :

  • La dénomination sociale de la SASU ;
  • Le numéro SIREN ;
  • L’adresse du siège social ;
  • Le nom et les coordonnées du liquidateur.

Dépôt du dossier de dissolution

Une fois l’annonce légale publiée, un dossier de dissolution doit être déposé au greffe du tribunal de commerce. Ce dossier doit inclure :

  • Le procès-verbal de dissolution signé ;
  • L’attestation de publication de l’annonce légale ;
  • Le formulaire M2 dûment complété.

Liquidation de la société

Une fois la dissolution actée, la SASU entre en phase de liquidation. Le liquidateur amiable, désigné dans le PV de dissolution, a pour mission de :

  • Réaliser l’actif : vendre les biens de la société ou recouvrer les créances encore dues ;
  • Apurer le passif : rembourser toutes les dettes et régler les créanciers.

Les créanciers sont remboursés directement par la société, et les éventuels excédents (boni de liquidation) sont attribués à l’associé unique.

 Clôture de la liquidation

Une fois toutes les dettes remboursées et les actifs réalisés, l’associé unique procède à la clôture de la liquidation. Cette étape implique :

  • La rédaction d’un procès-verbal de clôture de liquidation, qui approuve les comptes définitifs ;
  • La publication d’une annonce légale de clôture de liquidation dans un JAL ;
  • Le dépôt d’un dossier de radiation auprès du greffe du tribunal de commerce.

Le dossier de radiation inclut le procès-verbal de clôture, les comptes de liquidation et le formulaire M4.

Radiation de la SASU

Après validation du dossier par le greffe, la SASU est radiée du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Cette étape marque la disparition définitive de la société en tant qu’entité juridique.

Quelle est la durée et le coût d’une fermeture volontaire ?

La liquidation volontaire d’une SASU prend généralement entre 3 et 6 mois, en fonction de la rapidité des opérations (vente des actifs, recouvrement des créances, etc.).

Les principaux frais liés à la liquidation volontaire sont les suivants :

  • Frais de greffe : environ 200 à 300 € pour la dissolution et la radiation ;
  • Frais d’annonce légale : entre 150 et 250 € par publication (dissolution et clôture) ;
  • Honoraires éventuels : si l’associé unique fait appel à un expert-comptable ou un avocat pour l’accompagner, des frais supplémentaires peuvent s’ajouter. Ces honoraires sont cependant facultatifs.

La fermeture temporaire de la SASU

La mise en sommeil consiste à interrompre temporairement l’activité d’une SASU pour une durée maximale de deux ans, tout en maintenant son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Pendant cette période, la société ne peut pas exercer d’activité commerciale (pas de facturation ni de chiffre d’affaires), mais elle conserve sa personnalité juridique et reste soumise à certaines obligations administratives et comptables.

Pourquoi mettre une SASU en sommeil ?

Plusieurs raisons peuvent justifier la mise en sommeil d’une SASU, notamment :

  • Une baisse temporaire d’activité ou un projet en pause ;
  • Le souhait de se consacrer à un autre projet tout en conservant la structure juridique ;
  • L’anticipation d’une reprise future des activités.

Bon à savoir : La mise en sommeil ne peut pas être utilisée pour masquer une cessation de paiements. Si la SASU est dans l’incapacité de rembourser ses dettes, une liquidation judiciaire doit être envisagée.

Qui peut décider de mettre en sommeil une SASU ?

La mise en sommeil est une décision qui revient au président de la SASU, sauf disposition contraire prévue dans les statuts. Deux cas de figure peuvent se présenter :

  1. Si le président est également l’associé unique, il peut décider seul de la mise en sommeil.
  2. Si le président est une personne distincte de l’associé unique, il est recommandé (bien que non obligatoire) que la décision soit prise en concertation avec l’associé.

Les démarches pour mettre une SASU en sommeil

La mise en sommeil d’une SASU nécessite de suivre plusieurs étapes administratives :

1. Prise de décision

La décision de mise en sommeil est généralement actée par le président, qui peut formaliser cette décision dans un procès-verbal (bien que cela ne soit pas obligatoire). Ce document mentionne la date et les motifs de la mise en sommeil.

2. Déclaration auprès des autorités

Le président dispose d’un délai d’un mois après l’arrêt de l’activité pour déclarer la mise en sommeil. Cette déclaration se fait via le guichet unique des formalités des entreprises, qui se charge ensuite de transmettre la demande au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au registre des métiers (RM).

Les étapes incluent :

  • Le dépôt d’un formulaire M2 (déclaration modificative) ;
  • Le paiement des frais administratifs (environ 60 €).

3. Publicité légale

Contrairement à d’autres démarches, la mise en sommeil ne nécessite pas la publication d’un avis dans un journal d’annonces légales. Cependant, une inscription sera automatiquement réalisée au Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales (BODACC) par le greffier.

Conséquences de la mise en sommeil

Même si la SASU suspend son activité, elle reste une entité juridique active et doit respecter certaines obligations.

Obligations comptables

  • La société doit continuer à déposer ses comptes annuels auprès du greffe.
  • Si la SASU n’a pas de salariés, un bilan et un compte de résultat abrégés suffisent.
  • Si les statuts prévoient une assemblée générale pour approuver les comptes, celle-ci doit être tenue.

Obligations fiscales

  • La SASU est dispensée de déclarations de TVA (si elle en était redevable auparavant), car elle n’exerce plus d’activité.
  • Elle doit néanmoins continuer à déposer une déclaration annuelle de résultats auprès des impôts, même si le résultat est nul.
  • La contribution foncière des entreprises (CFE) reste due pendant les 12 premiers mois de la mise en sommeil. Passé ce délai, une exonération s’applique.

Obligations sociales

  • En tant que président, vous restez affilié au régime général de la sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié. Cependant, si vous ne percevez aucune rémunération, vous ne serez redevable d’aucune cotisation sociale.

Impact sur le bail commercial

Si la SASU loue un local commercial, attention aux éventuelles clauses d’exploitation continue dans le contrat de bail. Certaines clauses permettent au bailleur de résilier le bail si l’activité est interrompue, ce qui pourrait entraîner une rupture du contrat.

Comment mettre fin à la mise en sommeil ?

La mise en sommeil prend fin :

  • Soit par une décision volontaire avant la fin des deux ans. Dans ce cas, vous devrez déposer une déclaration modificative auprès du RCS ou du RM pour reprendre l’activité.
  • Soit à l’issue des deux ans, si aucune démarche n’est effectuée, la société risque une radiation d’office décidée par le greffe.

Quelles sont les options possibles à la fin de la mise en sommeil :

  • Reprise d’activité : Déposez un formulaire M2 pour déclarer la reprise auprès des autorités.
  • Dissolution et liquidation : Si l’activité ne reprend pas, vous pouvez entamer une procédure de fermeture définitive.
  • Cession de la société : Vous pouvez décider de vendre la SASU si elle n’a plus d’activité.

Conclusion

Si la SASU est une forme juridique qui présente de nombreux avantages, vous n’êtes pas à l’abri d’une fermeture. Pour éviter des ennuis judiciaires, vous devez suivre les procédures juridiques.

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