La tentative de rapprochement entre syndicats et représentants patronaux sur la question des retraites vient de se solder par un revers. Après plusieurs mois de rencontres, aucun compromis n’a pu être trouvé. Ce processus de concertation, initié pour ajuster la réforme actuelle, se termine donc sans résultat, laissant place à de nouvelles tensions politiques et sociales.
Cet article est l’occasion de faire un point sur le conclave des retraites, afin de comprendre les raisons de son échec.
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Depuis février, syndicats et représentants des employeurs se sont retrouvés autour d’une table pour chercher un terrain d’entente. Le but : ajuster la réforme des retraites à 64 ans. Mais le dialogue s’est avéré stérile. La dernière réunion s’est conclue sans qu’aucun consensus n’émerge. Les deux camps campent sur leurs positions, incapables de s’accorder sur les points clés.
Lundi 23 juin 2025, peu après 22h30, le constat est clair : aucune avancée n’a été réalisée. Les syndicats déplorent un dialogue de façade, tandis que les représentants patronaux défendent une ligne rigide fondée sur l’équilibre financier.
Le lundi 23 juin 2025, devant les grilles du ministère de la Transition sociale, les représentants du Medef et de la CPME sont arrivés ensemble, texte commun à la main. Le message est clair : les deux organisations avancent en ordre uni. Patrick Martin, président du Medef, insiste sur cette cohésion face aux journalistes. Son homologue de la CPME enchaîne, affirmant leur volonté de préserver la stabilité budgétaire et de ne pas alourdir les charges.
Face à eux, les représentants syndicaux, dont ceux de la CFDT et de la CFE-CGC, ont observé la scène avec agacement. Pour eux, cette démonstration d’unité sonne comme une mise en scène destinée à verrouiller le débat. La frustration monte. Les échanges verbaux s’enflamment brièvement sur le trottoir, juste avant le début de la séance. Le malaise est palpable.
Dans la salle, chacun apporte son propre projet. D’un côté, le document préparé par Jean-Jacques Marette et son équipe, tentant de tracer une voie médiane. De l’autre, la proposition conjointe du Medef et de la CPME, refusant toute concession sur les cotisations ou la pénibilité.
Le fossé est net. Pascale Coton, négociatrice pour la CFTC, s’interroge même publiquement : les organisations patronales ont-elles vraiment cherché un accord ? Pour les syndicats, la réponse est non. Ils reprochent aux représentants des employeurs de s’être fermés à toute avancée, en particulier sur deux sujets : les conditions de départ anticipé et le financement du système.
Les syndicats souhaitaient revoir les critères ouvrant droit à un départ avant l’âge légal. Leur demande principale : mieux reconnaître les métiers physiquement éprouvants. Mais les employeurs ont opposé une fin de non-recevoir. Plutôt que de parler réparation, ils ont mis l’accent sur la prévention.
Ce désaccord profond a figé toute discussion. Pour les syndicats, la pénibilité est un levier central d’équité. Pour les organisations patronales, c’est un terrain glissant, synonyme de coûts accrus et de contraintes supplémentaires.
Autre point de rupture : la manière de financer les ajustements proposés. Selon les syndicats, certaines mesures pouvaient rééquilibrer le système. Mais côté patronal, toute hausse de charges était inenvisageable.
Diane Milleron-Deperrois, négociatrice pour le Medef, l’a répété : il n’est pas question d’augmenter les cotisations. Elle a même défendu les efforts du Medef, en citant des propositions concrètes, comme le retour de l’âge de la décote à 66 ans et demi au lieu de 67.
Du côté de la CPME, c’est l’idée d’une hausse du forfait social qui a mis le feu aux poudres. Une mesure du projet Marette prévoyait une augmentation de 2 points de cette contribution sur certaines primes. Pour Eric Chevée, vice-président de la CPME, ce serait un poids de plus sur les épaules des entreprises. Selon lui, une telle mesure n’est tout simplement pas défendable.
Malgré l’échec, Chevée n’écarte pas la possibilité d’un retour des discussions. Il craint cependant que le dossier finisse entre les mains des responsables politiques, ce qui, selon lui, serait encore moins souhaitable.
À la fin de cette ultime rencontre, Jean-Jacques Marette a informé Matignon que les discussions n’ont rien donné. François Bayrou, à l’origine de cette initiative, avait prévenu : sans accord, il ne relancerait pas de processus similaire.
Cette impasse pourrait relancer la pression sur le gouvernement, notamment avec le spectre d’une motion de censure portée par certains députés de l’opposition.
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